Fédération québecoise du cancer
Hormonothérapie pour le cancer de la prostate

Hormonothérapie pour le cancer de la prostate

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Hormonothérapie pour le cancer de la prostate

Les cellules cancéreuses du cancer de la prostate sont hormonodépendantes.

Cela signifie que leur croissance est influencée par la présence d’hormones masculines que sont les androgènes. Les androgènes sont des hormones responsables de l’apparition des caractéristiques physiques mâles, comme la mue de la voix et l’apparition des poils au visage et au corps à la puberté. Les principaux androgènes sont la testostérone et la dihydrotestostérone (DHT). Elles sont produites par les testicules sous l’influence de la LHRH sécrétée par l’hypothalamus.

L’hormonothérapie du cancer de la prostate a pour but de bloquer l’action de ces hormones. On la nomme aussi traitement par privation androgénique ou traitement anti-androgénique ou castration chimique ou chirurgicale. Elle est principalement utilisée pour traiter les cancers de la prostate avancés, récidivants ou agressifs (dits de haut grade).

Objectifs de l’hormonothérapie

  • Réduire la taille de la tumeur avant la radiothérapie (traitement néoadjuvant);
  • Augmenter l’efficacité du traitement pendant la radiothérapie;
  • Réduire le risque de progression du cancer après la radiothérapie ou la chirurgie (traitement adjuvant);
  • Soulager la douleur ou diminuer les symptômes d’un cancer avancé de la prostate (traitement palliatif).

L’oncologue évalue d’abord l’état de santé global de la personne ainsi que le type, le stade, le grade du cancer et le taux d’APS (PSA) (l’APS ou Antigène Prostate Spécifique est une enzyme produite par la prostate). Il décide ensuite si une hormonothérapie est indiquée et quelle forme elle doit prendre.

L’hormonothérapie est efficace pour ralentir la croissance du cancer de la prostate, mais ne peut le guérir. La durée de son efficacité est très variable d’une personne à l’autre. Parmi les hommes qui en prennent, 70 à 85 % obtiennent une bonne réponse au traitement pendant une période qui peut varier entre 1 à plus de 10 ans.  

L’administration d’une hormonothérapie peut être continue (sans interruption) ou intermittente (par période).

Indications de l’hormonothérapie intermittente

  • Retarder la résistance à l’hormonothérapie (hormono-résistance);
  • Améliorer la tolérance au traitement.

Cette façon d’administrer l’hormonothérapie permet de cesser le traitement après un délai variable ou dès que le taux d’APS (PSA) diminue suffisamment. Lorsque le taux d’APS remonte, l’hormonothérapie est reprise et peut à nouveau être cesser temporairement si l’APS se normalise. Cela permet, à la fois, une meilleure tolérance au traitement et une meilleure qualité de vie.

Sous-titre : Avantages de l’hormonothérapie 

  • Sans être curatif, c’est un traitement reconnu efficace pour le cancer de la prostate.
  • Agit sur le cancer de la prostate, peu importe où il se trouve dans le corps (métastases).
  • S’administre avec d’autres traitements afin de les rendre plus efficaces.
  • Permet de diminuer certains des symptômes du cancer de la prostate avancé.

Désavantages de l’hormonothérapie

  • Peut causer des effets secondaires affectant la qualité de vie;
  • Certains effets secondaires sont permanents;
  • Son efficacité est d’une durée limitée variable selon les patients (résistance à la l’hormonothérapie).

Types de traitements

Il existe trois principaux types d’hormonothérapie pour le cancer de la prostate :

  • Les injections ou les implants pour bloquer la production de testostérone (castration chimique);
  • Les comprimés pour bloquer les effets de la testostérone;
  • La chirurgie pour enlever les testicules (castration chirurgicale).

Les types d’hormonothérapie les plus fréquemment utilisés

  • Privation d’androgènes avec les analogues ou les antagonistes de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LHRH);
  • Les anti-androgènes;
  • La chirurgie.

Privation d’androgènes avec les analogues ou les antagonistes de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LHRH)

La LHRH est une hormone produite par l’hypothalamus qui est située à la base du cerveau. Cette hormone contrôle la sécrétion des hormones sexuelles. Les analogues (ou agonistes) et les antagonistes de la LHRH sont des médicaments qui agissent pour bloquer la production de la testostérone par les testicules (castration chimique) en agissant sur la production de la LHRH. La diminution du taux de testostérone ralentit la croissance des cellules cancéreuses de la prostate.

 

Les analogues de la LHRH les plus fréquemment utilisés sont :

  • Leuprolide (Lupron, Lupron Depot, Eligard);
  • Goséréline (Zoladex);
  • Triptoréline (Trelstar);
  • Buséréline (Suprefact).

Ces médicaments se donnent par injections régulières administrées en intervalles variables en fonction du médicament choisi. Ainsi, l’injection peut se faire tous les mois, ou tous les 3, 4 ou 6 mois. Ce traitement peut se donner en continu ou de façon intermittente.

L’antagoniste de la LHRH employé pour traiter le cancer de la prostate est le dégarélix (Firmagon). On l’administre par injection une fois par mois.

Des prélèvements sanguins sont généralement prescrits pour surveiller le niveau de testostérone. Cela permet de s’assurer de l’efficacité de la suppression hormonale.

Les anti-androgènes

Les anti-androgènes arrêtent la production des androgènes ou bloquent leur action. Ils se lient aux récepteurs d’androgènes situés sur les cellules cancéreuses de la prostate et empêchent celles-ci d’utiliser la testostérone pour croître.

Les anti-androgènes ne sont généralement pas employés seuls pour traiter le cancer de la prostate. Comme traitement principal du cancer de la prostate, ils peuvent être associés à une castration chirurgicale ou à un antagoniste de la LHRH (blocage androgénique combiné).

Ils sont aussi souvent combinés aux agonistes ou analogues de la LHRH  pendant une courte période afin d’atténuer une réaction de flambée tumorale temporaire (augmentation soudaine de la croissance du cancer), causée par ces médicaments au début de leur administration.

Les anti-androgènes peuvent être pris par voie orale sous forme de comprimés ou de liquide.

  • En traitement seul (rarement) (cancer de la prostate métastatique);
  • En traitement combiné avant de débuter les injections ou implants;
  • En traitement combiné en même temps que les injections ou implants;
  • Après la chirurgie pour enlever les testicules (castration chirurgicale).

Les types les plus courants sont :

  • Bicalutamide (Casodex);
  • Flutamide (Euflex);
  • Acétate de cyprotérone (Androcur);
  • Nilutamide (Anandron);
  • Acétate d’abiratérone (Zytiga) associé à la prednisone;
  • Enzalutamide (Xtandi).

Chirurgie 

Le traitement hormonal chirurgical pour le cancer de la prostate consiste à enlever les testicules. On l’appelle parfois castration chirurgicale. Le fait d’enlever les testicules permet de diminuer la quantité de testostérone dans le corps, ce qui réduit la progression de la plupart des cancers de la prostate.

C’est un traitement radical puisque la concentration en testostérone peut baisser de 90 à 95 %. Cette intervention se pratique en chirurgie d’un jour sous anesthésie régionale.

Deux techniques peuvent être utilisées :

  • La pulpectomie : conserve la paroi externe des testicules;
  • L’orchidectomie : tout le testicule est enlevé.

Sources : 

Hormonothérapie du cancer de la prostate

Cancer de la prostate : l’hormonothérapie 

Cancer de la prostate : hormonothérapie 

Algorithmes d’investigation, de traitement et de suivi – cancer de la prostate

Hormonothérapie

Cancer de la prostate

Dépistage - Cancer du sein

Cancer du testicule

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Cancer de la peau

Cancer colorectal