Fédération québecoise du cancer

Sans revenu et non admissible à aucune aide financière au Québec

En 2008, alors qu’elle souffre d’une toux persistante, Suzan, 50 ans et serveuse en restauration à Montréal, apprend qu’elle doit faire surveiller l’évolution d’un nodule pulmonaire. Tous les 6 mois pendant 5 ans, elle doit donc composer avec des scans de contrôle.

Au cours de ces cinq années, elle déménage en Gaspésie avec son conjoint qui vient d’y trouver un emploi, ouvre une boutique et cherche un nouveau médecin de famille afin de continuer ses suivis médicaux. L’attente est longue et inquiétante.

La prise en charge médicale et la pression des frais médicaux

En mai 2015, Suzan attrape une grippe qui s’éternise, elle tousse davantage au point de s’en casser une côte. Elle est envoyée à l’hôpital de Rimouski pour passer de nouveaux examens. Le diagnostic tombe : elle est atteinte d’un cancer des poumons et des os.

Un coup de massue pour cette cinquantenaire qui doit fermer son magasin et faire des allers-retours entre la Gaspésie, Rimouski et Québec afin de déterminer le traitement approprié.

« J’ai passé plusieurs scans et bronchoscopies en l’espace de deux mois. Personne n’arrivait à identifier le traitement qu’il me fallait. J’avais la sensation qu’on m’oubliait sans compter que, sans assurance, je voyais mes économies fondre à vue d’œil. J’étais épuisée, stressée et inquiète. »

Quelques semaines plus tard, Suzan se brise la hanche dû à l’éclatement d’une tumeur. Elle se retrouve hospitalisée et alitée pendant plusieurs longs mois avant de subir une intervention de remplacement de hanche. Exténuée et dans l’incapacité de travailler, elle se retrouve sans revenu alors que les frais médicaux se multiplient et qu’elle doit suivre son traitement de chimiothérapie dont les effets secondaires la rendent malade.

Le ménage ne vit plus que sur le salaire de son conjoint qui finit par perdre son emploi suite à des problèmes de santé, lui aussi. Les seules ressources financières du couple sont leurs rentes d’invalidité. Suzan contacte l’Organisme gaspésien pour les personnes atteintes de cancer (OGPAC) qui lui indique que, malheureusement, peu d’organismes pourront l’aider, car elle n’est admissible à aucun programme d’aide financière existant pour les personnes atteintes.

« Mon conjoint et moi sommes dans une telle détresse financière que nous sommes obligés de vendre nos choses pour essayer de maintenir la tête hors de l’eau. Malheureusement ça ne suffit pas pour couvrir tout ce que nous avons à payer pour vivre et nous soigner. »

Après les divers traitements de chimiothérapie, de radiothérapie et d’immunothérapie, les dents de Suzan sont fragilisées et sa mâchoire se nécrose. Elle doit faire arracher des dents et le dentiste lui suggère de mettre un dentier. Une charge financière supplémentaire qui s’ajoute à la longue liste de frais médicaux à laquelle elle doit faire face.

« Au-delà de la douleur, c’est la pression financière de tous ces frais qui me ronge. Il n’y a pas un jour ou une nuit où je n’y pense pas. Vivre avec 500 $ c’est déjà compliqué, alors imaginez quand vous devez payer 150 $ de médicaments chaque mois, faire des allers-retours jusqu’à Québec pour recevoir vos traitements et payer des factures de soins dentaires en plus. On est obligés de vendre nos effets personnels pour payer l’épicerie, le loyer, les factures de santé : c’est tellement dur. Je vois tous nos souvenirs d’une vie s’envoler sans même savoir si ça nous permettra de nous en sortir. Que ferons-nous le jour où nous n’aurons plus rien à vendre ? »

Une aide financière essentielle dans la trajectoire oncologique

En août 2022, son intervenante à l’OGPAC la contacte pour lui faire part du récent Programme d’aide à la vie quotidienne (PAVQ) de la Fondation québécoise du cancer. Grâce à cette aide financière de dernier recours pour les Québécois atteints d’un cancer, une partie des frais de dentisterie de Suzan sont pris en charge par la Fondation.

« Les démarches ont été tellement simples et rapides. Deux jours après avoir envoyé mon dossier, nous avons reçu la réponse : la majeure partie de mes frais de dentisterie allaient être pris en charge par le PAVQ. J’étais tellement soulagée. Vivre avec un cancer c’est déjà gros, et encore plus quand vous n’avez pas les moyens de prendre soin de vous correctement. Ça me fait du bien de savoir que je n’ai plus à penser à mes factures dentaires qui étaient une vraie source d’angoisse. Je peux réorienter mes menues ressources sur d’autres aspects tout aussi importants et essentiels de ma vie de tous les jours. »

Bien que dans une situation financière toujours délicate, Suzan peut aujourd’hui compter sur le suivi de son intervenante sociale et le soutien la Fondation pour la soulager dans l’épreuve grâce au Programme d’aide à la vie quotidienne.


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