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Prévenir le cancer, c’est possible?
L’Organisation mondiale de la Santé estime que 30 à 50 % des cas de cancers pourraient être évités par l’adoption de saines habitudes de vie. Vous pouvez donc avoir un impact vraiment positif sur votre santé. Voici quelques recommandations qui vous aideront à diminuer votre risque de développer un cancer.
Cessez de fumer
Principaux cancers concernés : poumon, tête et cou (ORL), œsophage, vessie, rein et utérus.
Le tabac est la principale cause de cancer au Québec. Vivre sans fumer demeure la meilleure façon de réduire votre risque de développer un cancer. La fumée de tabac contient plus de 7 000 substances chimiques, dont 80 pouvant prédisposer au développement d’un cancer.
Les personnes qui désirent arrêter de fumer peuvent bénéficier d’aide et d’accompagnement gratuitement via leur pharmacie ou via le programme gouvernemental de cessation tabagique J’ARRÊTE. Ce programme propose des services de soutien par des professionnels de la santé. On peut adhérer au programme en téléphonant au 1 866 JARRETE (527-7383) ou sur le site Web de l’organisme : https://quebecsanstabac.ca/jarrete/
Même si la cigarette électronique est moins nocive que la cigarette classique, il vaut mieux éviter de vapoter. La fumée secondaire est également dangereuse pour la santé. Dans la mesure du possible, il faut éviter de s’y exposer.
Limitez ou évitez la consommation d’alcool
Principaux cancers concernés : bouche et œsophage.
La consommation d’alcool augmente le risque de cancer, même à faible dose. Plus la quantité est grande, plus le risque est grand.
Les boissons alcoolisées contiennent de l’éthanol. Ce produit se transforme dans l’organisme en composés qui favorisent le développement de cancers. Un verre de vin a le même effet cancérogène qu’un verre d’alcool fort!
Pour en savoir plus :
- Éduc’alcool. (2022). Alcool et risque de cancer. https://www.educalcool.qc.ca/wp-content/uploads/2022/09/ALCOOL_ET_RISQUE_DE_CANCER_2023.pdf
- Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances. (2022). Repères canadiens sur l’alcool et la santé : résumé grand public. https://www.ccsa.ca/sites/default/files/2023-01/CGAH-Drinking-Less-is-Better-fr%20%28ID%2050816%29.pdf
Les effets de l’alcool sont renforcés quand ils sont associés à ceux du tabac. Leur usage simultané augmente considérablement les risques de cancers de la bouche, du pharynx, du larynx et de l’œsophage.
Protégez votre peau du soleil
Principaux cancers concernés : cancers de la peau incluant le mélanome.
Plusieurs études ont démontré hors de tout doute que l’exposition excessive au soleil est synonyme d’un risque accru de cancers de la peau, dont le mélanome. Plus de 80 % des cancers de la peau sont associés à cette trop grande exposition.
Avec la diminution progressive de la couche d’ozone qui nous protège partiellement des rayons du soleil, appelés aussi rayons UV, il devient urgent de prendre de bonnes habitudes.
Peu importe votre couleur de peau et votre tendance à prendre ou pas des coups de soleil, il est important de protéger votre peau. Pour cela, appliquez un écran solaire avec un indice de protection d’au moins 30. Cherchez l’ombre et portez un chandail, ainsi qu’un chapeau ou une casquette. L’application de crème solaire réduit les risques de développer des kératoses actiniques (des lésions qui peuvent se transformer en cancer de la peau).
Examinez votre peau régulièrement et consultez un médecin devant toute lésion suspecte.
Évitez également le bronzage en cabine. Cette activité augmente le risque de cancer, en raison de l’exposition à des doses très élevées de rayons UVA cancérigènes.
Consultez notre rubrique sur le Dépistage du cancer de la peau.
Pour en savoir plus sur les façons de se protéger du soleil et d’examiner sa peau : https://www.saveyourskin.ca/fr/prevent
Maintenez un poids santé
Principaux cancers concernés : sein (après la ménopause), colorectal, endomètre, œsophage, rein, pancréas et foie.
Il n’existe pas de recette miracle pour conserver ou atteindre un poids santé. Adopter une alimentation saine et pratiquer une activité physique comme la marche rapide tous les jours constituent des atouts importants.
Selon les études existantes, les personnes en surpoids ou en obésité sont plus à risque de développer un cancer, notamment des cancers sensibles aux hormones. En effet, on observe une augmentation des taux de certaines hormones chez les gens en surpoids.
De plus, le surpoids ou l’obésité favorise un état inflammatoire chronique. La présence en grand nombre et la multiplication de certaines de ces molécules inflammatoires favorisent le développement de mutations au sein de la cellule.
Faites régulièrement de l’activité physique
Principaux cancers concernés : colorectal, vessie, rein, estomac, sein et endomètre (utérus).
Des études ont clairement établi que d’être actif physiquement diminue considérablement le risque d’être touché par plusieurs cancers. L’activité physique, ce n’est pas que le sport. Cela concerne tous les mouvements réalisés dans la vie quotidienne, au travail, ou quand on se déplace et qui demandent une dépense d’énergie.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande que les adultes fassent au moins 150 minutes (2 h 30) d’activité physique modérée par semaine. Si vous n’êtes pas aussi actif, allez-y graduellement. L’important, c’est de bouger plus et de rester moins assis!
L’activité physique est également recommandée pour les personnes atteintes d’un cancer, car elle permet de réduire la fatigue liée à la maladie et aux traitements. Elle améliore donc la qualité de vie. Son efficacité est établie et sa pratique recommandée pendant et après les traitements.
Pour plus de conseils et d’astuces pour améliorer sa santé grâce à l’activité physique, cliquez ici.

Adoptez une alimentation saine
Il n’y a pas d’aliment miracle qui peut à lui seul protéger du cancer. En revanche, certains aliments sont associés à une diminution du risque de cancer, alors que d’autres augmentent ce risque. L’important est de manger une variété d’aliments. Mettez l’accent sur les plus nutritifs et diminuez ceux qui sont associés à un plus grand risque de développer un cancer :
Privilégiez
- Les fruits et les légumes
- Les aliments riches en fibres
Diminuez
- Votre consommation de viande rouge et de charcuteries
- Votre consommation de produits contenant beaucoup de sel
Consommez tous les jours des fruits et des légumes.
Diminution du risque pour de nombreux cancers dont : colorectal, estomac, œsophage, tête et cou (ORL), poumon, vessie, etc.
Manger régulièrement des fruits et des légumes est à la base d’une saine alimentation. Astuce : quand vous préparez un repas, assurez-vous que la moitié de votre assiette est constituée de fruits ou de légumes.
Consommez des aliments riches en fibres comme des légumineuses et des grains entiers.
Principal cancer concerné : colorectal.
Une alimentation riche en fibres et en grains entiers diminue le risque de cancer colorectal. Les fibres favorisent une bonne digestion. Elles augmentent également l’état de satiété, ce qui permet de ne pas trop manger. Selon Santé Canada, la plupart des personnes ne consomment pas assez de fibres. On retrouve les aliments riches en fibres dans les produits végétaux comme les produits à grains entiers, les fruits et légumes, les légumineuses et les noix.
Pour plus de conseils pour augmenter votre consommation de fibres, cliquez ici.
Diminuez votre consommation de viande rouge et de charcuteries.
Principaux cancers concernés : colorectal, estomac, sein et prostate.
Les viandes rouges regroupent l’ensemble des viandes de boucherie autres que la volaille : comme le bœuf, le porc, le veau et l’agneau. Les charcuteries sont des viandes transformées : elles ont été fumées, séchées ou salées par exemple. Le jambon et le bacon sont des exemples de charcuteries. Il est recommandé de remplacer la consommation de viandes rouges et de charcuteries par d’autres sources de protéines : poisson, volaille, noix et légumineuses.
Voici quelques conseils pour réduire votre consommation de viande rouge ou transformée.
Réduisez votre consommation de sel.
Principal cancer concerné : estomac.
Des études ont révélé que la consommation élevée de sel et d’aliments salés augmente votre risque de cancer de l’estomac.
Pour diminuer votre consommation de sel, remplacez le plus souvent possible le sel par des épices et des fines herbes pour assaisonner vos plats, lisez les étiquettes des produits transformés pour privilégier ceux qui sont faibles ou réduits en sodium et limitez votre consommation de grignotines.
*Le Guide alimentaire canadien est un outil pratique qui aide à faire de bons choix et à manger sainement.
Faites-vous vacciner contre le VPH et l’hépatite B
Certains virus peuvent causer le cancer. Des vaccins existent pour réduire le risque de développer ces cancers. Vérifiez auprès de votre médecin ou votre pharmacien si ces vaccins sont indiqués dans votre situation.
Le virus du papillome humain (VPH)
Principaux cancers concernés : col de l’utérus, anus, vagin, vulve, pénis, tête et cou (ORL).
Il est estimé que la majorité des Québécois seront infectés par un VPH au cours de leur vie, et peu en auront connaissance. Si pour la plupart ce virus disparait après quelques années, il arrive que l’infection persiste et se transforme en cancer.
Il en existe plus de 100 types et ils peuvent infecter de nombreuses parties du corps. Certains types de VPH transmissibles sexuellement peuvent causer le cancer du col de l’utérus, le cancer de l’anus, le cancer des parties génitales telles que vagin, vulve et pénis, et certaines formes de cancers de la tête et du cou (ORL).
La vaccination est le meilleur moyen de se protéger du VPH et le risque de cancer qui y est associé. Au Québec, deux vaccins contre le VPH sont offerts gratuitement dans le cadre du Programme québécois d’immunisation. Les jeunes de la 4e année du primaire et de la 3e année du secondaire peuvent le recevoir gratuitement. Les personnes qui ne sont pas admissibles au programme peuvent également se faire vacciner, mais devront débourser le coût des vaccins.
Pour en savoir plus sur le programme et sur les vaccins offerts, consultez le site Web du gouvernement du Québec.
L’hépatite B et C
Principal cancer concerné : foie.
L’hépatite est une infection ou une inflammation du foie le plus souvent causée par un virus. Il y a différents types de virus de l’hépatite. Parmi ceux-ci, deux peuvent prédisposer au cancer du foie : le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite C (VHC). Le VHB et le VHC peuvent causer une infection à long terme qui augmente le risque de développer un cancer du foie. Il existe un vaccin permettant de se protéger contre l’hépatite B. Il existe également un vaccin combiné qui protège à la fois contre l’hépatite A et l’hépatite B. Aucun vaccin ne protège cependant contre l’hépatite C.
Le Programme québécois d’immunisation prévoit la vaccination des enfants contre l’hépatite A et B. Le vaccin est aussi offert gratuitement à certaines personnes qui présentent plus de risques de contracter ces infections.
Pour vérifier si la vaccination contre l’hépatite B pourrait contribuer à réduire votre risque personnel de cancer, consultez le site Web du gouvernement du Québec.
Réduisez votre exposition au radon
Principal cancer concerné : poumon.
Le radon est un gaz radioactif qu’on retrouve dans les maisons. On ne peut ni le voir, ni le sentir, ni le goûter. L’exposition au radon est la principale cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs.
Il est recommandé de mesurer la concentration du radon dans votre maison pour savoir si elle est trop élevée. Si c’est le cas, il existe des façons de la diminuer.
On peut se procurer des trousses d’analyse auprès de divers commerces tels que des quincailleries, certaines bibliothèques ou auprès de certaines associations. Entre autres, l’Association pulmonaire du Québec en fait la promotion et il est possible de commander une trousse. Vous pouvez aussi embaucher un professionnel de la mesure du radon.
Pour plus d’information sur les risques du radon et les façons de le mesurer, cliquez ici.
Détectez un cancer le plus tôt possible
L’auto-évaluation et le dépistage peuvent aider à détecter des changements dans votre corps qui pourraient se développer en cancer, s’ils ne sont pas traités. Plus le cancer est détecté rapidement, plus les chances de survie augmentent.
Au cours des dernières années, les moyens mis en place par le gouvernement pour accompagner la population dans le dépistage des cancers se sont développés et de nouveaux programmes ont vu le jour.
Pour en savoir plus sur les programmes de dépistage du cancer offerts au Québec et les techniques d’auto-évaluation, consultez notre rubrique Dépistage du cancer.
Si vous n’avez pas de médecin de famille attitré, mais que vous pensez présenter des signes de cancer, contactez le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) au 811, option 3. Ils sauront vous orienter vers un professionnel en soins.
AUTRES
Autres gestes pour prévenir le cancer
Dans les dernières années, la recherche a révélé plusieurs autres gestes de notre quotidien qui peuvent aider à la prévention de la maladie :
- L’allaitement protège contre le cancer du sein. Il est donc recommandé aux mères d’allaiter leurs enfants, lorsque c’est possible. À noter que plus l’allaitement dure longtemps, plus la protection est importante.
- Les suppléments alimentaires vendus pour « prévenir le cancer » sont à éviter. La conclusion de plusieurs dizaines d’études démontre que les personnes qui consomment des suppléments, qu’il s’agisse de multivitamines, de vitamines C ou E, ou de bêta-carotène, ne montrent aucune réduction du risque de cancer.
- Une surconsommation, dans le cas de suppléments d’antioxydants, entre autres, peut même être nocive et rompre le délicat équilibre nécessaire à la santé. Les suppléments ne peuvent en aucune manière remplacer la formidable diversité biochimique du monde végétal. La vitamine D est toutefois une exception à cette règle. Elle est un supplément qui peut générer des effets protecteurs, en particulier pour les habitants des régions boréales comme le Québec. Votre médecin pourra vous confirmer si un supplément quotidien de vitamine D serait bénéfique pour vous.
- Dormir au moins 6 heures par nuit.
Lectures suggérées : empruntez-les gratuitement sur notre Bibliothèque Info-cancer
- Béliveau, R.et Gingras, D. (2014). Prévenir le cancer – Comment prévenir les risques. Éditions du Trécarré.
- Cohen, L. et Jefferies, A. (2018). Vivre anticancer – Les 6 piliers pour préserver votre bien-être et vous protéger contre la maladie. Robert Laffont.
- Khayat, D. (2021). Prévenir et soigner le cancer pour les nuls. Éditions First.
- Perez, M. (2018). Cancer, quels risques? Si je fume, je bois, je mange mal, je vis dans une ville polluée…. QUAE.
Toutes les données contenues dans le volet Information sur le cancer de notre site Web ont été vérifiées, validées et sont documentées par des publications scientifiques. Pour en savoir plus, contactez la Fondation québécoise du cancer à l’adresse [email protected].
Sources
Béliveau, R.et Gingras, D. (2014). Prévenir le cancer – Comment prévenir les risques. Éditions du Trécarré.
Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard. (n.d.). Alimentation et cancer. https://www.cancer-environnement.fr/fiches/nutrition-activite-physique/alimentation-et-cancer/
Centre international de recherche sur le cancer. (s.d.). https://www.iarc.who.int/fr/
Étude ComPARe (Canadian Population Attributable Risk of Cancer, Risque attribuable du cancer chez la population canadienne). (s.d.). https://cancer.ca/fr/research/cancer-statistics/prevention-statistics
Fondation Sauve ta Peau. (n.d.). https://www.saveyourskin.ca/fr
Gouvernement de l’Ontario. (20 juin 2024). Prévention et traitement du cancer : Statistiques sur le cancer. https://www.ontario.ca/fr/page/prevention-et-traitement-du-cancer#section-4
Gouvernement du Canada. (15 juin 2024). Guide alimentaire canadien. https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/
Gouvernement du Canada, Santé Canada. (26 juillet 2023). Les toxines présentes dans la fumée du tabac. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/preoccupations-liees-sante/tabagisme/legislation/etiquetage-produits-tabac/toxines-fumee-tabac.html
Gouvernement du Canada, Santé Canada. (16 juin 2023). Radon : Au sujet. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/securite-et-risque-pour-sante/radiation/radon.html
Gouvernement du Québec. (22 juin 2023). Hépatites A, B et C. https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/itss/hepatites-a-b-et-c
Gouvernement du Québec. (s.d.). Statistiques du Registre québécois du cancer. https://www.quebec.ca/sante/systeme-et-services-de-sante/organisation-des-services/donnees-systeme-sante-quebecois-services/donnees-cancer
Gouvernement du Québec. (6 novembre 2023). Virus du papillome humain (VPH). https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/itss/virus-du-papillome-humain-vph
Institut National du Cancer. (s.d.). Cancer de l’estomac. Facteurs de risques. https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-l-estomac/Facteurs-de-risques
National Cancer Institute. (s.d.). Causes and Prevention. https://www.cancer.gov/about-cancer/causes-prevention
Organisation mondiale de la Santé. (s.d.). https://www.who.int/fr
Santé publique France. (15 mai 2023). Quelles sont les conséquences du tabagisme sur la santé? https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/tabac/articles/quelles-sont-les-consequences-du-tabagisme-sur-la-sante
Société canadienne du cancer. (s.d.). 10 façons de réduire votre risque de cancer. https://cancer.ca/fr/about-us/stories/2020/10-ways-to-reduce-your-cancer-risk
World Cancer Research Fund International. (s.d.). Cancer Prevention Recommendations. https://www.wcrf.org/diet-activity-and-cancer/cancer-prevention-recommendations/
Contenu mise à jour en juillet 2024